1. |
Détestable-toi
02:50
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C’est rien d’personnel, mais après deux minutes de discussion
J’ai déjà l’impression que j’vais m’tanner dans pas long
Si t’es si convaincu, pourquoi tu restes ambigu?
Si tu veux juste être compris
Pourquoi t’essayes pas d’être précis?
C’est bin normal d’abandonner ton argument
Surtout quand ton raisonnement se dessine juste en noir et blanc
Mais t’aimerais tellement que j’sois le grand méchant
Et toi le héros d’un faux scénario
Qui flatte ton égo
Tu tiens tout l’temps ton boute, en étant insultant
Et t’insistes pour qu’on t’écoute en même temps
T’as juste pas d’bon sens
Entre nous deux, on peut s’dire des vérités qui choquent un peu
Comme le fait que t’aimes ça jouer la vierge offensée
Et te montrer scandalisé pour mieux me moraliser
Quand ta pensée est trop insensée
Tu m’détestes tout l’temps quand j’te montre que t’as tort
Mais quand on est d’accord t’es donc content d’m’avoir de ton bord
Oui parfois j’me trompe, après tout je prône l’honnêteté
Quand tu admets tes torts tu te rapproches d’la vérité
Et après tu deviens grognon parce que tu sais qu’au fond
C’est tough de pas être fendant quand tu t’sens intelligent
Et que t’as juste envie de dire j’te l’avais dit
De dire j’te l’avais dit
De dire j’te l’avais dit
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2. |
Radicalement ridicule
02:53
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Parfois je peux comprendre pourquoi tu cries fort
Mais pas quand tu crois que t’as jamais tort
Ou pire encore quand tu accuses toujours les autres jamais d’ta faute
T’attends même pu que y’ait un crime pour te poser en victime
Une absence de nuances
Présence d’incohérences
Tu penses que parce que toute t’offense tu fais une différence?
Non non non, hé!
T’es possédé par tes idées! Hé hé!
Tu refuses la réalité! Hé hé!
Tu penses que t’avances mais tu recules
T’es radicalement ridicule
Tu prétends répandre la morale
Revendiquant l’autorité du bien et du mal
Tu t’autoproclames à la fois le défenseur et l’oppressé
En grand moralisateur, tu fais semblant d’être blessé
Quand t’es pas d’accord tu tombes dans l’insulte
Parce que ton isoloir t’endoctrines dans un culte
C’est la base à réviser, c’est la case à recibler
On n’est pas efficace si on n’est pas face à face
Si ce sont les réseaux qui raisonnent à notre place
Parce que l’antre de la bête, c’est le centre de ta tête
Cruel et misanthrope comme le purel de ton amour-propre
Qui est consolé d’être connecté mais désolé d’être isolé
C’t’un total de trop d’temps qui t’attend sur tik tok
Faut sortir de sa bulle pour voir le ridicule
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3. |
La tyrannie de l'ironie
03:14
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Sa majesté veut son trophée quand elle se sent insultée
Mais tu veux pas ta couronne quand t’es la reine des…
Pourquoi est-ce qu’on valorise ceux qui se victimisent
Pose-toi pas d’questions, tu brimes mes émotions
On s’invente des faiblesses pour justifier notre paresse
Je suis offusqué, fac excuse-toi d’exister, hé! hé!
On est des gens authentiques mais on agit comme des pures personnages
On est des gens authentiques mais on protège d’abord notre belle image
Je suis l’avocat de mes qualités, de mes efforts, de mes fiertés
Mais le juge des fautes quand ça concerne quelqu’un d’autre
On s’invente des douleurs pour réclamer les honneurs
Je suis offensé, venez me féliciter héhé!
Tout le monde trouve que l’monde est cave mais personne se considère cave
T’as jamais de temps pour voir tes amis mais t’es toujours à jour dans tes téléséries
Dénudons nos offenses dénuées de nuances
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4. |
Mauvaise foi
02:56
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Tu tolères pas l’intolérance mais tu tolères l’intolérable
De dogmes débiles qui protègent des pédophiles
Tu t’rends pas compte à quel point ça tient pas debout
C’est sûr que ça t’convient si toi t’aimes ça rester à genoux
Tu t’prends pour le bon dieu, j’peux pas t’prendre au sérieux
Ton opinion a pas d’allure, ta religion a frappe un mur
Quand pour convaincre, faut qu’tu t’imposes, ta conviction vaut pas grand-chose
Les émotions c’est important mais c’est pas d’la science pour autant
J’aime mieux être un mécréant que d’me créer des faux semblants
Tu rejettes la raison, embrasse tes croyances
T’entretiens l’illusion pour compenser ton ignorance
À chaque fois qu’tu t’exprimes, c’est pour pointer du doigt
Mais t’es pas une victime quand t’es aussi de mauvaise foi
La méfiance envers tes croyances n’est pas anodine
J’suis pas celui qui assassine ceux qui dessinent sa doctrine
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5. |
Le bateau d'expression
03:24
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Celle qui est discrète a une belle histoire à raconter
Pour qu’on la découvre, il faut qu’elle puisse s’exprimer
L’être humain raisonne avec des mots, c’est ainsi que s’organise son cerveau
D’où l’importance en pleine confusion de verbaliser nos émotions
C’est quand on me laisse m’exprimer, que j’aie raison ou j’aie tort
Que je peux me corriger et que je m’améliore
Celui qui raconte des balivernes dit aussi parfois la vérité
Pour qu’on la reconnaisse, il faut qu’il puisse s’exprimer
Quand certains propos sont à proscrire, on arrête alors d’y réfléchir
Mais cette censure ne sera jamais qu’une imposture du progrès
Toute vérité n’est pas bonne à dire si tu t’en sers pour persécuter
Mais mentir pour faire plaisir c’est de la douleur reportée
Celle qui dit être honnête cache parfois un sombre secret
Pour qu’elle s’en libère, il faut qu’elle puisse s’exprimer
Ça vaut pour moi, pour ceux que j’aime, mais aussi pour toi, pour ceux que tu aimes
Pour les idées qui te rendent heureuse et les idées que tu trouves niaiseuses
On est tous d’accord que ça arrive de se tromper
Que les mots dépassent parfois la pensée
Quand la fatigue embarque, qu’on est irrité
Des fois ça dérape, on peut vite le r’gretter
Un propos blessant, bien intentionné
Comme un terme innocent peut être galvaudé
La mélodie de ce qu’on dit, le contexte et le ton du texte
Avant d’éclater, j’essaie d’écouter, et je porte attention à l’intention!
Celui qui tient des propos déplacés n’est pas toujours conscient de sa bêtise
Pour qu’il le réalise, il faut qu’il puisse s’exprimer
La vérité n’a aucune chance sans la possibilité de nuances
Et la nuance est sans permission sans la liberté d’expression
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6. |
Coucou le colonisé
04:22
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Je l’sais que t’as faim mais tu t’convaincs que ça sert à rien
Que t’es né pour un petit pain
Mais monsieur l’curé a oublié de mentionner
Que les Anglais le payaient pour t’anesthésier
Lève-toi pis tiens-toi deboute, déterminé, courageux
Ils vont t’détester pendant un boute mais ils vont t’appeler monsieur!
C’t’à p’tit feu qu’ils vont t’faire cuire pour qu’ça ait pas l’air dangereux
Et que tu t’dises « ça pourrait être pire » au lieu de d’mander mieux
Parce qu’on est
Des co-co-co-co-colonisés
Des con qui ont nationalisé
Un complexe d’infériorité
Hé hé! Hé hé!
Qui capotent devant la couronne
Qui supportent qu’on les siphonnent
Confortables dans notre condition
Contents d’un prix d’consolation
Mais moi j’t’un québécois qui est en beau criss
Qui croit encore à la fleur de lys
Qui est pu capable qu’on continue
D’être fiers d’avoir la colle au cul
Qui constate, conteste et combat
La condescendance du Canada
Qui est écoeuré d’s’appitoyer
pour les condamnés qui ont abandonné
Un Québec cheap dans un Canada uni c’est quand même pas le goulag
Mais l’échec de Meech et la longue nuit prouvent que c’est une grosse blague
Le multicul comme unique pensée, le statu quo qui écrase
Mais pas question de critiquer le ghetto d’trop qui fait déborder l’vase
Parce qu’on est
Peuple à genoux, t’attends ta délivrance
Mais c’est pas ta prière qui mène à l’indépendance
L’indépendance est le réflexe de ceux qui n’acceptent plus
D’être déçus
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7. |
Interlude
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8. |
Il va falloir
02:05
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Il va falloir que tu fasses un effort supplémentaire
Il va falloir que tu fasses fortifier ton caractère
Il va falloir que t’avances le vent en pleine face
Que tu commences à comprendre que tu dois prendre ta place
Il va falloir que tu résistes à ceux qui te ralentissent
Il va falloir qu’abandonnes tous ceux qui t’siphonnent
Il va falloir que tu t’détaches que t’acceptes toutes tes taches
Que t’assumes que d’temps en temps, toi aussi t’es négligent
Des petits conseils qui peuvent mener loin
Encore faut-il que tu te prennes en main (x2)
Il va falloir que t’arrêtes de dépenser pour des niaiseries
Il va falloir que t’arrêtes de fréquenter tes faux amis
Il va falloir que t’arrêtes de t’trouver des fausses excuses
Être plus solide et plus honnête que ceux que t’accuses
Il va falloir que tu fasses un effort supplémentaire
Il va falloir que tu fasses fortifier ton caractère
Il va falloir que t’avances le vent en pleine face
Que tu commences à comprendre que tu dois prendre ta place
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9. |
Que j'vous voye
02:42
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Que j’vous voye vous éfouarer
Le cerveau aliéné d’vant la télé
Plutôt que provoquer
Une maudite bonne histoire à raconter
Que j’vous voye abandonner
Avant même d’avoir essayé
De quoi d’nouveau, ça serait pas d’trop
Au lieu d’perdre votre temps sur les réseaux sociaux
Mais dites-moé donc quessé qu’vous faites là? Woh woh
À dormir encore? À rêver d’un gros char?
À vous r’virez d’bord quand ça d’mande un effort?
À pas jouer dehors? À pas fêter fort?
À pas vous t’nir deboute pis vous fondre dans l’décor? Yeah!
À faire comme tout l’monde pis à attendre la mort? Ba la da
Que j’vous voye critiquer
Ceux et celles qui essaient d’s’améliorer
Qui travaillent fort encore et encore
Au lieu de s’apitoyer sur leur sort
C’est inutile et trop facile
De se plaindre le ventre plein
On s’tanne de toute sauf d’une affaire
C’est de se complaire dans notre fausse misère
Que j’vous voye vous plaindre pis chialer
Que ça a jamais été aussi pire quand malgré tout
Ça a jamais si bien été!
Que j’vous voye descendre les autres au lieu d’vous r’monter
Un peu d’courage et de dignité, c’est-tu trop demandé?
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10. |
Malheur matériel
04:37
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T’es celle qui dit « c’est pas drôle » quand tout l’monde rit
T’es celle qui veut un drink parce que la bière est trop calorique
T’es celle qui a déjà mangé mieux quand tout l’monde trouve ça délicieux
T’es celle qui trouve qu’au centre-ville, magasiner c’est donc difficile…
Tu t’es encore fait teindre les cheveux, tu chiales parce que tu trouves ça affreux
Mais quand l’monde te dit que c’est joli, tu chiales encore mais tu dis « merci »
T’es toujours en retard t’es jamais prête, c’est si compliqué de choisir c’que tu vas mettre
Le monde attend après toi mais jamais l’inverse, parce que la patience c’est pas fait pour une princesse
Tu valorises c’que tu possèdes, tu veux l’approbation des autres
Ton apparence est ton remède pour que ton estime soit plus haute
J’ai une question pour toé
Le soir quand tu te couches, blottie dans tes beaux draps
Dis-moi donc si tu t’touches et fantasmes sur tes achats
T’as beaucoup de beau linge mais t’agis comme un singe
T’achètes cinquante sacoches mais raisonnes comme une cloche
Soixante-six souliers t’f’ront pas plus avancer
Et cent-dix sandales te rendent pas plus spéciale
J’ai une question pour toé : parmi tes milliers d’amis, y’en a combien qui t’apprécient?
Tu veux qu’on s’intéresse à toi, qu’on te d’mande « comment tu vas »?
Pour répondre « pas si pire » en soupirant, que ça soit donc intrigant
Que t’aies un pseudo prétexte pour tous tes caprices hors-contexte
Et que tu fasses encore semblant d’être celle qui en demandait pas autant
Si t’es rassurée dans c’que t’as, t’es rassurée dans c’que t’es
Mais sous tes deux pouces de mascara, ça manque de personnalité
Tu masques ton manque de confiance dans l’abondance de tes dépenses
Mais le respect dont t’as besoin ça s’achète pas au magasin
Tes deux cents déceptions sont la consécration d’une société axée sur la consommation
Quelques compagnies pour qui t’es du profit, qui tirent sur tes ficelles parce que t’es superficielle
T’es celle qui croit que son beau chandail mériterait une médaille
T’es celle qui veut une ovation pour sa nouvelle paire de pantalons
Tu t’es bâtie toute une armure à partir de toutes tes factures
Au fond ta surconsommation c’est de la surconsolation
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11. |
Lettre à Spiderman
03:35
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Salut Spidey mon vieux héros, j’t’écris un mot parce que j’feel pas trop
Ça va m’prendre des super pouvoirs pour pas me faire saper l’vouloir
J’veux prendre une chance, prendre de l’avance, parce que je sais que tu sais
Qu’on veut jamais s’en mêler avant qu’ça s’mette à nous concerner
On trouve que tout est sombre, que les gens manquent d’amour
Mais en attendant la colombe, on laisse agir les vautours
On s’console au magasin avec notre surconsommation
Inversant le vaccin avec une piqure de scorpion
Quand même ton système de santé fonctionne comme un virus
J’comprends complètement qu’on croit au complot du Docteur Octopus
Quand les plus puissants sont méprisants devant les plus p’tits salaires
C’est clairement la couleur de l’argent qui fait vibrer le bouffon vert
Car le bien le mal sont dans le cœur de chaque homme
On peut aspirer à Spider-Man mais devenir Venom
Pour tisser des liens un peu plus harmonieux
Entre les discours haineux et les faux vertueux
Pour que la toile tienne pendant les jours pluvieux
Ça va nous prendre beaucoup plus… qu’un costume rouge et bleu
Dis-moi donc mon Peter, te souviens-tu par cœur
Des paroles de ton oncle, est-ce que Ben avait raison?
Si le pouvoir demande des vertus admirables
Dis-moi pourquoi les plus forts sont aussi peu responsables?
Sont aussi peu responsables?
Sont aussi peu responsables?
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12. |
Soldat génial
02:57
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Je sais qu’t’aimerais bin tout prévoir et réfléchir comme un miroir
Mais c’pas toujours toi qui commandes; les imprévus s’font pas attendre
Tu veux l’autorité sur toute, mais va falloir qu’tu manges tes croutes
T’es peut-être un p’tit soldat génial mais t’as pas le grade général
Parce que le monde est varié tu peux pas toute envisager
Parce que la vie est sans pitié t’es mieux d’savoir improviser
La vie est pleine de beaux hasards mais faut quand même faire un effort
N’importe quel tour peut confondre, du magicien ou bien du monde
Qu’ça soit l’amour ou bien l’orage, jamais le coup d’foudre s’envisage
Une belle loterie ou un manque de chance, c’est jamais clair quand tu y repenses
Parce que le monde a pas rapport, on est toujours un peu en r’tard
Parce que la vie est pleine de surprises : amuse-toi donc quand t’improvises
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13. |
Ma p'tite maudite
03:33
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J’te r’garde de loin, l’air de rien, tu joues la belle indépendante
Mais quand nos yeux se croisent, tu rougis, fais pas semblant d’être indifférente
Quand on s’allume et qu’on l’assume, le miel a pas besoin d’la lune
Quand tu marches en te déhanchant, mes yeux s’détachent et suivent le mouvement
Quand tu t’penches par en avant, que tu t’relèves bin lentement
J’m’en mords les lèvres tellement ça a pas d’bon sens
Tu l’sais qu’j’suis plus grand, que j’ai l’regard plongeant
Te r’garder dins yeux, c’est pas si évident
J’ai beau être bin élevé, quand j’vois ton décolleté, j’ai l’imagination qui active ma circulation
J’te prends par la taille, j’te colle contre moi, le frisson m’travaille jusqu’au bout des doigts
Tes seins contre mon chest, mes mains sur tes fesses, des caresses animales mais pleines de tendresse
Pendant qu’on frenche, j’t’enlève ton linge, j’t’un peu pressé mais j’veux en profiter
C’est là que j’déclique, je r’viens les pieds sur terre : mes pensées érotiques étaient juste imaginaires
T’es encore là comme si de rien n’était
Mais entre toé pis moé, je sais que tu l’sais
Tu prends plaisir à m’faire souffrir, essaye pas d’me mentir : je l’ai vu ton sourire!
Ma p’tite maudite si c’était juste de moé
J’te ferais l’amour comme t’as même pas idée
Dans l’couloir en rentrant, à quatre pattes su’l divan
Bin cochon su’l comptoir, accotés su’l frigidaire
Des graffignes dans mon dos, on s’agrippe bien la peau
Beaucoup d’bruit quand on vient, on s’en fout des voisins
J’te jure qu’on va avoir chaud, qu’on va se sentir choyés
Fac on va aller dans ‘douche, pis on va recommencer
Ma p’tite maudite si c’était juste de moé
J’te ferais l’amour comme t’as même pas idée
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